A Wien HHStA, Belgien PA 37/1, fol. 100r–110v (Ausf. z.T. chiffr. und dechiffr.); DV fol. 110v: Du Sr de Grandvelle du 24e d'avril, receues en Genues le 25e de may 1543.
B Brüssel AG, Papiers d’Etat et de l’Audience 92, fol. 69r–87v (Kop. chiffr. u. dechiffr.).
[100r] Sire, j’ay différé de dépescher devers votre Mté avec mes autres lettres cy joinctes pour actendre la résolution de ceste diette en laquelle a heu incrédibles difficultez, contrariétez et traverses, tant en ce de l’accord de l’ayde contre le Turcq que de la responce touchant celle que j’avoye demandé avec la déclaration de inimitié contre France et Clèves.
Et mesmes quant à lad. ayde contre le Turcq les protestans se sont démonstrez obstinez jusques au boult de non la vouloir accorder sans premièrement estre asseurez, comme ilz vouloient, de la paix et du jugement de la chambre, en quoy l’on a travaillé aultant qu’il a esté possible envers les aultres estatz et mis en la forme du recès tout ce qu’il a semblé convenir et se pouvoir faire pour leur satisfaction et les a–penser accepter–aled. recès. Mais quant c’est venu à penser joindre, ilz ont mis en avant des difficultez aussi griefves que du commencement, nonobstant que par led. recès l’on eust mis expressément que quant à la réformation de la chambre – qu’est le poinct où ilz démonstroient s’arrester le plus – que votre Mté puist fere déclaration de toutes difficultez que surviendroient en lad. visitation, ce qu’ilz ont reffusé entièrement, disans que tousjours led. recès se réfferoit aux précédens et par ainsi comprenoit celluy de Ausbourg [1530] et les édictz faitz en la précédente diette de Worms [1521] directement contre leur nouvelle religion. Et ont baillé ung [100v] escript très âpre et picquant [Nr. 183], chargeans aucuns particuliers des catholicques, baillant à entendre que ce fut le docteur Eckius des ducz de Bavière et les gens du cardinal de Mayence, et dénotans qu’ilz fussent comme contrains à soy déffendre par la force si l’on procédoit contre eulx pour lad. aide en vertu du présent recès, et aulcuns aultres prélatz. Quoy voyant j’ay remis en termes de plus déclairer le poinct de lad. réformation de lad. chambre et que la chose fut entièrement remise à votre Mté, non seulement de pouvoir déclairer, mais pour arbitrer, ordonner et pourveoir, comme elle verroit convenir, quant à ce que concerne lad. réformation, tant seulement ce que avec remonstrance et persuasions lesd. catholicques ont à bien grande difficulté toutesfois accordé.
Et cecy ay-je mis en avant et le trouve bon le roy et tous ceulx du conseil, non pas pour penser d’achever de povoir induire lesd. protestans d’accepter pour maintenant led. recès pour l’indignation qu’ilz ont prins des menasses et maulvaises parolles que aucuns desd. catholicques ont usé, et qu’ilz se tiennent maintenant les plus puissans, et mesmes pour soy estre déclairé en leur secte Monsr de Coulongne, et occupe[nt] l’estat du duc de Brunswyck. Mais afin de regarder si du moings on les pourroit présentement [101r] induire à accorder leur contingent de lad. aide, nonobstant qu’ilz ne consentissent expressément aud. recès, et afin que s’ilz envoyent ambassadeurs devers votre Mté, comme ilz dient vouloir faire, qu’elle les puisse induire à observer led. recès. Mais nonobstant toutes remonstrances et persuasions lesd. protestans sont demeurez obstinez de non accepter led. recès, et seulement ont respondu qu’ilz en advertiroient leurs supérieurs, lesquelz se démonstreroient envers votred. Mté et led. Sr roy bons serviteurs et vaissaulx du Saint Empire et affectionnez à votre Mté, donnant à entendre qu’ilz contribuerontb leur contingent en l’aide contre led. Turcq, comme aussi le m’ont dit en particulier ceulx de Saxen et Hessen, prétendans d’envoyer devers votre Mté ambassadeur pour s’excuser touchant l’affere du duc de Brunswyck. Et s’ilz voyent et entendent que votre Mté vienne puissante luy offriront aide contre le Turcq et quelque assistence contre France.
Et ont mené lesd. commis d’iceulx Saxen et Hessen grandes praticques depuis trois jours en ça, afin que tous les protestans ne accordassent lad. aide particulièrement [Nr. 276]. Mais pour ce que l’on a remonstré au contraire plusieurs leur ont reffusé et espère-l’on que les marquis de Brandenbourg, duc Maurice et aultres seigneurs et aulcunes villes furniront leur contingent, et par adventure aussi feront lesd. de Saxen et Hessen.
[101v] Suyvant les remonstrances que j’ay fait ausd. commis ce n’est chose qu’ilzc doibvent remectre à votre venue, laquelle leur scauroit plus grant grey qu’ilz le feissent dès maintenant. Et, combien qu’ilz vouldroient voluntiers remectre ceste contrariété sur les aultres protestans, ce sont eulx qui l’ont praticqué et soubstenu et leur greverait qu’il y eust quelque bon accord en ceste Germanye, et que durant la division ilz se entretiennent et leurs gens aux fraiz des protestans. Et sont tousjours en fantaisie de soy agrandir et extendre leur secte et est tout certain que sans la craincte de la venue de votre Mté ou coustel de deça, ilz commenceroient dès maintenant la guerre au cardinal de Mayence et attireroient à leur lighe ses éveschez et archéveschez et encores d’aultres.
Aussi ay-je procuré voluntiers ceste déclaration estre mise aud. recès, afin que venant fere lad. réformation votre Mté aye pouvoir de bailler nouvelle loy et bride à lad. chambre impériale pour ce que concerne votre auctorité et celle du roy. Car comme led. camergericht est maintenant, votre Mté ny led. Sr roy ny ont pouvoir quelconque selon les ordonnances passées que sont esté observées jusques à maintenant tant précisement et aigrement [102r], et all’encontre de voz deux Mtés que à la vérité le moindre de la Germanye y a aultant de pouvoir. Et l’avons bien veu quant à l’affaire de Maestrecht, adjournements et procédures que l’on a encores dernièrement fait en faveur du duc de Clèves contre les sieurs et bons personnaiges des Pays d’embas qui ont esté l’année passée en la guerre de Julliers, en quoy ceulx de lad. chambre veullent procéder nonobstant leurs excuses et que la royne prengne le fait en main.
Quant à la responce touchant France et Clèves, elle m’a esté baillée en allemant [Nr. 200] selon que je l’envoye à votre Mté et la translation en françois de mot à aultre sans y adjouster ny diminuer une sillabe. Et y a bien heu du mistère à l’obtenir, telle pour la traverse des commis de Saxen qui ont fait le pis qu’ilz ont peu pour reboutter les estatz all’encontre de votre Mté et secrètement et dissimulément favoriser le roy de France pour contrequarrer quant à l’affere dud. de Clèves. Et quoy que je les aye alléguez suspectz, toutesfois se sont-ilz tousiours ingérez avec les électeurs et parmy les aultres estatz, et à la manière d’Allemaigne nulluy a voulsu attacher la campane à la queue du loup, mais j’ay tellement practicqué et persuadé devers lesd. électeurs et aultres estatzd quant à France, jà soit ce que iceulx de Clèves par véhémentes praticques luy ont voulsu encores traverser [102v] dèz la conclusion, nonobstant que à leur appétit elle fut desjà esté modérée et restraincte, persuadans qu’il n’estoit convenable soy inimiter contre France.
Mais touchant Clèves iceulx de Saxen ont fait réformer ce que va soubligné en la responce2. Et aussi certes tous les aultres estatz y monstrent grande sensualité et ne peullent, quelque raison qu’il y ayt, agréer que l’on chastie led. de Clèves. Et ses huit3 ambassadeurs qu’il a icy ont fait jour et nuyt poursuytes et diligences extrêmes et tiens pour certain que sans la craincte que l’on a baillé ausd. estatz de la venue de votre Mté et de ses forces et la honte de ce que l’on leur a journellement remonstré et baillé par escript et fait lire, tant en latin que allemand, de l’évidente et irréfragable justice de votre Mté et de l’injustice et iniquité dud. de Clèves, la plus grant part desd. estatz se fut résolue d’accepter la submission dud. de Clèves au jugement de l’Empire et en cas de reffus de votre Mté de luy bailler aide. Et n’a l’on failly de me bailler par soubz main plusieurs advertissemens de ce soubz couleur de charité et affection au service de votre Mté et confidence en moy. Mais aussi n’ay-je délaissé de en respondre vivement, comme les propoz s’en sont advenuez, et remectre en avant tant généralement que particulièrement aux électeurs et princes leurs debvoirs, fidélitez et obligations envers votre Mté, les inconvéniens [103r] où se pourroient mectre ceulx qui vouldroient cheminer par ce boult. Et à ce que je puis comprendre de la volunté de tous envers votre Mté, ilz vouldroient qu’elle ne peult user de chastoy sur eulx, mais bien seroient-ilz induysables de aider appoincter votre Mté à l’encontre de France, si cesd. afferes de Clèves se pourroient appoincter.
Quant aud. de Clèves lesd. estatz feirent dernièrement mettre en avant au roy le moyen [Nr. 220] que votre Mté verra au commencement de l’escript que j’envoye avec ceste, contenant la responce que je dressay incontinent [Nr. 222], de dessus laquelle je feis à droit propos ainsi pour réduire en mémoire à tous lesd. estatz le droit et justice de votre Mté, tort, iniquité et maulvaises oeuvres dud. de Clèves et le debvoir et obligation desd. estatz envers votre Mté et qu’ilz ne se persuadassent que votre Mté fut induysable de bailler si légèrement le sien ny se remectra à l’arbitraige et jugement desd. estatz. Et feis que lad. responce fut leute en latin et allemand publicquement ce que ceulx de Saxen et Clèves vouloient empescher.
Depuis, Sire, lesd. commis des estatz y adjoustarent par une aultre remonstrance en forme d’expédient, qu’ilz feroient aud. Sr roy et depuis à moy, que led. de Clèves [103v] prieroit mercy à votre Mté et envoyeroient lesd. estatz ambassadeurs pour supplier son pardon et qu’il renonceroit à tous traictez qu’il avoit avec France et demeureroit pour tousjours bon serviteur de votre Mté et mesmes la serviroit avec mil chevaulx pour trois mois, fut all’encontre du Turcq ou aultres ennemys d’icelle [Nr. 228]. Sur quoy led. Sr roy respondit qu’il ne veoie que ce moyen fut suffisant ny fondé pour en tenir praticque. Et je dis quant ilz viendront à moy que votre Mté ne vouldroit bailler ny laisser son patrimoine à personne l’ayant tant griefvement offencé pour luy crier mercy. Car il failloit que sans cela il le feit et que votred. Mté feroit beaucop pour lesd. estatz de luy pardonner lors le mesfait en restituant. Et aussi ne se soucyoit tant votre Mté de ses confédérations avec France et scauroit bien pourveoir contre ses ennemys sans l’assistence dud. de Clèves et qu’elle luy cousta si chier et qu’il debvroit bien faire ceste aide plus grande pour effacer son mesfait. Et que quant lesd. estatz le vouldroient faire mectre à la raison et proposer dèz maintenant moyens raisonnables, ilz feroient son gros bien, comme contenoit lad. précédente responce.
Depuis, Sire, les mesmes commis des estatz retournèrent hier [1543 April 23] devers moy, disans qu’ilz [104r] avoyent encores pensé en l’appoinctement de Clèves et regardé pour expédient que l’on feit cessation d’armes et tresves pour quelque temps et que la royne retint Heynsberg et pour la sheureté de ce et de lad. cessation d’armes led. de Clèves meit Sittart et une aultre place ès mains des commis des estatz par forme de séquestre et que entretant [= entretemps] les électeurs regardassent de trouver aucuns moyens de paix et que après lesd. électeurs et estatz envoyassent ambassadeurs à votre Mté pour supplier de l’accord.
A quoy je respondis que puisque l’on estoit si prochain du partement de ceste diette, je délaisseroye leur tenir long propos généraux et arresteroie à leur dire plainement que j’avoye congneu que dèz le commencement de ceste praticque jusques à maintenant les gens dud. de Clèves avoient tenuz termes comme s’ilz fussent esgaulx avec votre Mté et la royne sans considérer la grande et incomparable inéqualité [= inégalité] ny aussi l’extrême tort et délit insupportable de leurd. maistre et que lesd. estatz y debvoient avoir grant regard. Die Reichsstände sollen sich die zahlreichen Unrechtshandlungen, die sich der Hg. von Jülich in den letzten Jahren gegenüber dem Kaiser und Kgn. Maria zu Schulden kommen ließ, vergegenwärtigen. [104v] Il failloit que led. de Clèves se humilia en premier lieu vers lad. royne, puisque elle avoit esté circumvenue avec les moyens des Srs de Coulongne et lantgrave en accordant la tresve de Louvain4. Et par ainsi seroit requis que l’on luy restitua ce que avoit esté recouvré depuis par led. de Clèves et qu’il bailla à lad. dame les asseurances plustost que ausd. estatz qui n’avoient en ce que faire que du consentement de lad. dame et réparation de l’offence faite par led. de Clèves. Et au regard de submission par arbitraige ou aultrement que desjà j’avoye respondu qu’il ny avoit icy personne qui s’en osa avancer sans le bon plaisir de votre Mté. Et que d’envoyer ambassadeurs devers elle c’estoit au bon plaisir desd. estatz, mais que je pensoye qu’ilz considéreroient l’exigence de cestuy affaire et ce qu’estoit convenable et requis pour satisfaire à votre Mté. Sur quoy ils [= Mitglieder des Geldernausschusses] se retiroient pour en faire rapport ausd. estatz et je mectray à la fin de ceste ce que s’en ensuyvra.
Le recès [Nr. 404], Sire, se feit hyer et publia environ le vespre avec le général consentement des estatz, par lequel la commune paix s’est reconformée [105r] et ordonné que la visitation de la chambre impériale se fera. Et baillent iceulx estatz à votre Mté pouvoir de ordonner, pourveoir et déterminer sur toutes difficultez et s’est accordée l’aide déffensive contre le Turcq de 20 000 hommes de pied et 4000 chevaulx et qu’elle se payera en argent au roy pour se pourveoir d’Ytaliens et aultres qu’il luy plaira et faire toutes aultres choses requises pour la provision, asseurance et déffences des places frontières et aultres d’importance qui se peuvent garder, remectans tous aultres affaires à la première diette que votre Mté assignera où elle soit personellement.
Et a esté impossible d’induire lesd. protestans à consentir aud. recès, lesquelz après icelluy leu ont baillé leurs protestations par escript5, mais ilz donnent espoir de furnir leur contingent de la contribution. Die Stadt Nürnberg erklärte sich zur Zahlung bereit, ebenso die sächsischen und die brandenburgisch–ansbachischen Gesandten. Die anderen Städte werden ihren Auftraggebern von den Ergebnissen des Reichstags berichten. Auf der Durchreise durch Ulm und Augsburg wird sich Granvelle um die städtischen Zahlungen kümmern.
[105v] Le roy a parlé depuis le recès passé aux commis des électeur de Saxen et lantgrave de Hessen, leur remonstrant incidamment et gracieusement la maulvaise oeuvre qu’ilz ont icy voulsu faire et priant de induyre leurs maistres à ceste contribution. Et je leur ay depuis dit qu’il m’a semblé convenir de manière qu’ilz baillent bon espoir. Toutesfois, Sire, dernièrement ilz se sont tousjours arrestez et les aultres protestans ne scay s’ilz chargeront d’envoyer ambassadeur devers votre Mté pour faire offre, comme ilz baillent à entendre de furnir à lad. aide en considération de votre Mté et encores assistence contre France. Mais la principalle cause est pour soy justiffier quant au duc de Brunswyck et ce qu’ilz luy ont occuppé ses estatz et afin de scavoir si votre Mté est indignée all’encontre d’eulx pour prévenir et eulx fortiffier au contraire. Et je me doubte que lesd. électeur et lantgrave seroient contens d’avoir quelque mauvaise responce pour pouvoir contraindre les aultres protestans et mesmes les villes à soy colliger plus estroictement et mettre argent ensemble à l’occasion de y obvyer. Et il semble aud. Sr roy que si leurd. ambassadeur va devers votre Mté qu’elle doit respondre que venant en ceste Germanye elle aura bon regard sur leur exposé et remonstrances et se démonstrera bon empereur et regardera ce qu’il conviendra à la quiétude [106r] et commune paix de ceste Germanye, leur recommandant cependant icelle et de vouloir, si desjà ne l’ont fait, furnir leur contingent contre le Turcq. Et s’ilz font offres contre France les accepter ou remectre aussi jusques à la venue de votre Mté par deçà, selon que led. offre sera. Et, si je l’entends plus expressement, en advertiray votre Mté.
Il a faillit, Sire, faire mention par led. recès que votre Mté assignera aultre diette où elle se trouvera en personne et encores dire que ce sera au plustost qu’il sera possible et que dèz maintenant l’on en feroit instance devers votre Mté. Et si semble aud. Sr roy et aultres bons personnaiges qu’elle se pourroit mectre à la St. André [30. Nov.] pour tenir en bride tous les estatz de ceste Germanye et mesmes les protestans et pour ce faire expresse mention de la présence de votre Mté en icelle, et que tousiours elle pourra ou proroger lad. diette ou soy excuser comme le temps et les affaires le donneront. Et puisque les lettres de l’indiction se pourront différer jusques à la venue de votre Mté, ores qu’elles soyent desjà dressées, je n’en ay voulsu disputer.
Voire plus, Sire, a il semblé aud. Sr roy très requis et aussi a-t-il à moy de fere entendre aux estatz tant généralement que particulièrement que votre Mté est en volunté de résider tant en ceste Germanye, [106v] Ytalie que ès Pays d’embas pour aucunes années. Fragen der Herrschaft und Verwaltung in den spanischen Gebieten während der Abwesenheit des Kaisers aus Spanien. Um die Religionsangelegenheit in Deutschland zu bereinigen, muß der Konflikt mit Kleve geregelt werden.
Der König brach heute in Richtung Prag auf, wo er Samstag (1543 April 28) ankommen will, um bei der Versammlung der böhmischen Stände anwesend zu sein. Er wird sich bemühen, bei der Durchreise des Kaisers in Innsbruck zu sein, allerdings hat er bis dorthin noch viel für den kommenden Reichstag und die Türkenabwehr in Ungarn vorzubereiten. Die Tochter Kg. Ferdinands, Ehgn. Elisabeth, ist in Begleitung des Mgf. Georg von Brandenburg unterwegs nach Polen zur Hochzeit mit dem polnischen Thronfolger Sigismund II. August.
[107r] Er, Granvelle, will nach weiteren Verhandlungen mit einzelnen Reichsständen in zwei bis drei Tagen aus Nürnberg abreisen mit dem vorgeblichen Reiseziel Speyer. Tatsächlich plane er aber, Verhandlungen in Ulm und Augsburg zu führen, anschließend wolle er zu Hg. Wilhelm von Bayern nach München reisen, wo er auch Hg. Ludwig anzutreffen hoffe. Danach wird er sich nach Innsbruck begeben und weitere Befehle des Kaisers abwarten.
Naves wird sich zu den Kff. von Mainz und der Pfalz begeben, um sie zur Leistung der Türkenhilfe aufzufordern und sie um Unterstützung des Kaisers gegen Frankreich und Jülich zu bitten. Auch die Ebff. von Köln und Trier will er zur Parteinahme für den Kaiser bewegen, damit der Hg. von Jülich weder direkte noch indirekte Unterstützung bei anderen Reichsständen finde. [107v] Danach will sich Naves nach München begeben und dort auf Granvelle und Lier treffen. Lier soll sich zusammen mit anderen militärischen Befehlshabern am Rhein um die Rekrutierung von Soldaten für die ksl. Armee kümmern.
Pläne des Papstes und der katholischen Aktionspartei unter Führung Bayerns, militärisch gegen die Protestanten vorzugehen.
[108r] Depuis, Sire, ce que dessus escript les estatz ont envoyé devers moy leur commis pour la cessation d’armes avec Clèves et proposé qu’il meit ès mains de la royne Sittart pour la seureté de l’observance de la tresve et asseurance de non assister directement ny indirectement le roy de France durant icelle et que l’on traicta par l’intervention d’aucuns des électeurs l’accord du principal. Et après leur avoir fait toutes remonstrances, servans en ce cas pour démonstrer que led. de Clèves avoit tant offensé qu’il ne méritoit ceste faveur de la cessation d’armes et que je doubtoye qu’elle seroit griesve à votre Mté et à lad. royne et en pourroyent estre mal contens sur moy, toutesfois que enfin pour ensuyr le bon plaisir du roy et la voulenté et affection qu’il avoit démonstré en ceste cessation d’armes à la réquisition et considération desd. estatz, je m’adventureraye pour en ce leur faire chose agréable de cappituler lad. cessation d’armes moyennant lesd. deux conditions et aultres que de bonne foy seroient requises pour observer lad. cessation d’armes. [108v] Der Hg. von Jülich müsse sein Unrecht gut machen, indem er dem Willen des Kaisers entspreche; die Reichsstände werden den Kaiser um Milde gegenüber dem Herzog bitten. Et selon les paroles desd. commis ilz se démonstroient très contens de ceste responce et là l’on convient, disans qu’ilz tenoient lad. cessation des armes pour accordeé.
Toutesfois ilz sont retournez environ six heures après et m’ont dit qu’ilz avoyent communicqué longuement avec lesd. de Clèves, lesquelz avoient dit non avoir pouvoir de traicter de la dèlivrance dud. Sittart, sinon moyennant une tresve de huit mois et encores en ce cas ne vouldroient-ilz accorder lad. délivrance sinon soubz le bon plaisir de leur maistre. Sur quoy j’ay respondu que l’on n’auroit jamais consenti du coustel de votre Mté à tresve, sinon pour le temps convenable à traicter de paix. Et puisque le droit de votre Mté estoit tant cler et irréfragable [109r] et le tort et faulte dud. de Clèves évident, et le scavoient bien lesd. estatz qu’il n’estoit besoing plus longue tresve que celle à quoy j’avoye condescendu pour le respect desd. estatz, et que en cecy ilz pouvoient veoir comme lesd. commis de Clèves les avoient abusé et par eulx et leur faulte et coulpe de leurd. maistre ne se faisant lad. cessation d’armes, les priant en faire rapport ausd. estatz et prendre à bonne part ce que j’avoye voulsu faire en cest endroit à leur réquisition et que je ne pouvoye consentir à si longue tresve comme ilz prétendoient, que n’estoit que pour gaigner temps et fuyr la raison.
Et ainsi nous sumes départy, ne scay s’ilz retourneront plus, et crois que non, car comme j’ay entendu lesd. de Clèves doubtent une partie des considérations que j’ay cydevant touchées, mesmes de perdre la faveur de France. Der Hg. von Jülich zögert, seine Soldaten zu entlassen, obwohl das Geld für deren Besoldung fehlt. Et comme qu’il en soit, ceux qui entendent l’estat dud. de Clèves et ses affaires tiennent comme pour [109v] certain que venant votre Mté il sera contraint de se humilier et venir à la raison. Et aussi, comme j’apperçois maintenant combien que lesd. estatz vouldroient qu’il peult eschapper de cestuy inconvénient sans restituer ce qu’il a occuppé, toutesfois l’instance qu’ilz ont fait pour luy a esté à force d’importunité et ny a guères d’eulx qui ne soit bien content d’en estre desveloppé. Et leur semble qu’ilz ont comply avec luy par ce qu’ilz ont remonstré pour luy et fait en ceste diette.
Eighd. US Granvelles.