A Wien HHStA, Belgien PA 37/1, fol. 85r–88v (Ausf. z.T. chiffr. und dechiffr.); DV fol. 87v: Coppie de l’escript dressé pour la cessation des armes en Clèves et Juilliers.
B Brüssel AG, Papiers d’Etat et de l’Audience 92, fol. 93r–95v (Kop. z.T. chiffr. mit beiliegendem Dechiffrat); DV fol. 94v: Coppie des lettres du Sr de Grantvelle à l’empereur du 25e d’apvril 1543.
Beilage in A: siehe Nr. 230.
[85r] Sire, depuis le pacquet serré ce matin et prest à partir, les commissaires des estatz sont retournéz devers moy, disans avoir communicqué avec les Clevois, lesquelx ilz avoient enfin induictz à délivrer Zittart en la main de la royne durant la cessation des armes, mais ilz persistoient qu’elle fut pour ung an, dix mois ou huit mois, sur quoy je me suis arresté à ce que j’avoye hier respondu. Quoy voyant ilz ont persisté de scavoir finablement pour quel temps et comment je vouldroye condescendre à lad. cessation, me faisans grande instance sur ce et que la pluspart desd. estatz s’en estoit desia allée et qu’ilz ne restoient que pour cecy. Et j’avoye desia sceu que c’estoit à l’instance et prière de ceulx de Saxen et de Clèves. Considérant que l’on estoit au boult du fait ou faillite de ceste practique et regardant ce que la royne m’a encoires escript par ses dernières lettres des forces des François et Clevois avec le contenu en ses précédentes et aussi autres advertissemens que j’en avoye receu, je me suis laissé persuader et[suis] condescendu de bailler ausd. commis par escript ce que je vouloye accorder au nom de votre Mté et de la royne à leur intercession et instante réquisition, selon que votred. Mté pourra veoir par la translation dud. escript que va en françois [Nr. 230] avec cestes.
Et combien que je leur eusse dit la substance et qu’elle leur agréa, toutesfois ilz sont depuis retournéz et avec eulx plusieurs desd. estatz pour faire instance que lad. cessation fut pour trois mois après la venue de votre Mté, soubz couleur qu’ilz auroient meilleur opportunité de regarder sur [85v] cestuy affaire et les moyens que pourroient contenter votre Mté et pour se treuver [!] devers elle, comme il appartenoit, et que en si brief temps à peyne pourroient-ilz aller en leurs maisons et aussi que, comme ilz n’estoient que commis desd. électeurs et princes, ilz ne se povoient obliger pour l’asseurance de lad. cessation. Comme je leur avoye desia dit, ce que je vouloye consentir estoit pour le respect des estatz et qu’ilz devoient considérer que venant votre Mté elle ne vouloit longuement demeurer en telz termes, ny conviendroit à sa réputation ny à ses affaires. Et que puisque il prenoyt confidence d’eulx, la raison vouloit qu’ilz regardassent sur l’asseurance de lad. cessation d’armes et de ce que se traicteroit, et auroyt plus d’occasion de y penser, afin que l’on ne fut[...?] de ceste tresve comme de celle de Louvain1. Et sur ce ilz ont de rechief prins terme pour en communicquer avec lesd. Clevois.
Et après sont retournéz et m’ont dit que ilz avoient treuvé que iceulx Clevois n’avoient aucun pouvoir souffissant pour ce que dessus, dont il desplaisoit ausd. commis, ausquelz j’ay de rechief [88r] dit qu’ilz veoient bien que lesd. Clevois les avoient abusé comme les autres fois et que la cessation des armes desfailloit de leur coustel. Et ainsi sont partiz.