Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XIV. Band. Der Reichstag zu Nürnberg 1543 bearbeitet von Silvia Schweinzer-Burian, mit Vorarbeiten von Friedrich Edelmayer
A Brüssel AG, Papiers d’Etat et de l’Audience 122, fol. 35r–36v (Ausf. v.d.Hd. Zuychems).
B Brüssel AG, Papiers d’Etat et de l’Audience 122, fol. 37r–38v (Kop.).
Die Gegendarstellung der Gesandten Kgn. Marias auf die Vorwürfe des Hg. von Jülich (Nr. 202) wurde gemäß den Wünschen Kgn. Marias und Granvelles nun auch in lateinischer Sprache gedruckt.
Mme, vous advertissons aussi que le roy de France a escript des lettres aux estatz de l’Empire contre l’empereur, lesquelles devant hier [1543 Febr. 28] sont esté leues au conseil des estatz, dont avons recouvert copie [Nr. 198], laquelle envoyons à vostre Mté.
Touchant les principalz affaires de ceste diète on n’a presque riens commencé à besoigner et il y a bien peu d’espoir de venir à bonne fin et est-on encoires empesché avec les ambassadeurs des protestans, lesquelz avant tout œuvre veueillent estre asseurez sur leurs demandes, desquelz le premier poinct est de oster les assesseurs qui sont au présent à la chambre impériale et y mectre des autres selon leur plaisir et religion.
A l’arrivée du roy des Romains ils exhibèrent une supplication [Nr. 152] sur laquelle, eu l’advis des catholiques [Nr. 154], sa Mté respondit [Nr. 155], mais depuis eulx de rechief ont donné une réplicque assez longue [Nr. 157], estant du mesme effect de la supplication. Et ce que leur faict tant insister contre les iuge et assesseurs de la chambre, c’est que le duc de Brunswick a accusé lesd. protestans sur l’infraction de la paix publicque et que on y procède sur la paine du ban impérial, lequel les bonnes villes, qui sont alliez avec eulx, ne scauroient suffrir.
Ainsi, Mme, ne povons encoires veoir que fin y aura, car lesd. protestans disent de s’en vouloir aller si on ne leur accorde ce qu’ilz demandent et parlent bien hault. Et combien que entre autres ilz désirent avoir une paix perpétuele touchant les différens de la religion, toutesfois l’évesque de Hildesheim [Nr. 248], l’évesque de Naumburg [Nr. 300], led. duc de Brunswych [Nr. 247] et autres se complaindent fort contre eulx comme infracteurs de icelle. Et trouvons que les catholiques en sont estonnées et craindent que cestuy an ne passera sans nouvelle commotion, combien que les nouvelles qu’on a jounellement icy de l’advènement du Turc et qu’il a publié la guerre en ses pays contre la Germanie requéroient bien qu’on fut bien d’accord pour résister au commun ennemy.
Par cecy, Mme, vostre Mté peut considérer quelle espérance la Mté du roy des Romains peut avoir de obtenir la continuation de la ayde à luy promise et en que dangier sont les terres de Hongrie et celles d’Austriche.
Les capitaines qui ont servy à l’Empire l’esté passé sont icy en grand nombre demandant payement et estant bien mal content [Nr. 127]. Et combien que à la fin lesd. estatz pourroient estre d’accord d’envoyer quelque ayde contre le Turc, toutesfois le temps s’en va et à la fin ilz trouveront qu’il n’y aura autre moyen de résister aud. commun ennemy que par l’ayde de l’empereur. Et s’ilz verront la présence de sa Mté et que les affaires de la guerre se porteroient bien de nostre costé, ilz se pourroient mieulx rigler [!] à la raison.
Quant au duc de Clèves, aucuns en parlent assez bien en nostre faveur, disans que il le fault contraindre à la réstitution de la duché de Gueldres. Et nous semble qu’il n’a gueres gaigné de ce que le duc de Saxes le supporte, car beaucoup qui sont mal affectionés envers led. de Saxes en pourroient tant mieulx souffrir qu’il allast mal aud. de Clèves.